Précisons ici l’activité d’entraîneur mental. Comme vous l’avez peut-être lu au-travers de mes précédents articles, il se dégage une conception bien précise du travail mental dans le sport. Il se trouve que rien ne réglemente cette activité, aussi nombre de personnes pas toujours très qualifiées œuvrent ça et là. A vrai dire peu importe, il suffit de demander le parcours de la personne pour savoir si oui ou non la psychologie ou le mental apparaît quelque part… Et croyez-moi, parfois ça n’apparaît pas plus d’un ou deux week-end de formation… Mais c’est facilement repérable. ![]() Revenons à nos moutons !
En tant qu’enseignants, sportifs, dirigeants de clubs, ligues etc… nous avons tous (ou presque) la certitude que la clef de l’efficacité dans les entraînements passe par un travail d’équipe. Aucun sportif à haut niveau ne travaille qu’avec une seule personne dans son staff technique. Malgré cela, l’enseignant se retrouve souvent seul pour gérer le joueur, les parents, d’autres profs, et surtout beaucoup d’élèves ce qui est souvent problématique. Peu d’enseignants peuvent se payer le luxe de suivre leurs élèves en tournois au-delà d’une ou deux fois par an. Dans ces cas-là, on observe fréquemment que les jeunes créent une relation conflictuelle avec leurs parents qui sont les principaux accompagnants. Ou alors, ils sont « guidés » par des gens qui ne sont pas toujours à même de répondre à leurs questionnements en fin de match. Pourquoi réserver cela pour le haut niveau ? ![]() Si en haut de l’échelle on fait appel quasi-systématiquement à présent à des spécialistes pour la gestion mentale des entraînements et des matches, ce n’est pas pour rien. Rien n’empêche de faire la même chose à niveau amateur. Ce n’est qu’une question d’organisation au fond.
A préciser d’ailleurs que ces spécialistes sont rarement des enseignants de la discipline. Ils ont un lien avec le sport mais leur spécialité est la psychologie, la relaxation, le mental ET PAS LA TECHNIQUE NI LA PREPARATION PHYSIQUE. Attention ! Je ne prétends pas qu’un professeur ou un moniteur ne puisse pas guider « mentalement » un joueur, loin de là. Mais pour prendre l’exemple de mon parcours, j’ai étudié la psychologie plusieurs années, pratiqué la sophrologie, enseigne le yoga et la relaxation… un parcours loin de celui d’un technicien… Je ne peux pas vous parler du passing lifté croisé-court à la perfection mais côté mental et psychologie il semble que j’ai quelques arguments ! Un enseignant apporte son vécu de la compétition sur le plan mental, un entraîneur mental possède un grand nombre de techniques pour travailler ce point.
![]() Il arrive que l’entraîneur mental traite certains sujets communs aux moniteurs pour ce qui touche aux étirements ou à la tactique par exemple. Mais le discours tenu par l’un et l’autre n’ont pas du tout le même but. Le moniteur précise, enseigne des éléments très précis pour améliorer l’efficacité du jeu. L’entraîneur mental n’est pas là pour ça. Ce qui lui importe c’est comment le joueur s’approprie tout ça ? Et, va-t-il être capable ou non de faire sortir tout ça en compétition ? Pourra-t-il mettre en place une tactique efficace sans être « soumis négativement » à ces émotions, à la pression lors des points importants. Les modalités d’interventions sont aussi clairement différentes. Là où l’enseignant est celui qui a la place privilégiée par l’élève parce qu’il le suit souvent depuis plusieurs années. Le coach, lui, peut n’intervenir qu’à l’occasion, pour régler quelques petites choses, puis revenir plusieurs semaines plus tard. Le meilleur exemple est donné par tous ces professionnels qui « osent » jouer des semaines voire des saisons entières sans coach. A haut niveau, les choses sont quelques peu différentes, car les athlètes ont besoin d’avoir un entourage très solide, parfois c’est le coach qui assume la casquette de coordonner tout ce petit monde. Mais, d’autres fois, cf Roger Federer, le coach n’est pas là… Et ça fonctionne quand même. On y fait appel que si nécessaire. Pour conclure, un travail technique doit être complété par un travail sur soi, ou un suivi si l’on veut optimiser ses chances d’aller au bout de soi-même. Le sport est une manière comme une autre de s’exprimer, l’entraîneur mental est là pour guider le sportif pour dire ce qu’il a à dire. ![]() Mathieu CHARON
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