• Comment fixer un objectif ?

    objectifOn ne peut pas savoir comment avancer si on n’a aucune idée de la destination. C’est pourquoi on formule un ou plusieurs objectif(s). Il y a cependant quelques règles à respecter pour en faire un outil et non un obstacle à la performance. La formulation de l’objectif dépend de l’orientation que vous donnez à votre travail.

    1. Est-ce un travail de fond ? Plusieurs années en général. Cela peut être aussi en rapport avec son propre état d’esprit. Travailler pour donner le plus possible à chaque instant. On ne recherche pas de performance autre que par rapport à soi-même. C’est la recherche du surpassement. Cet objectif est dans doute le moins difficile à formuler, cependant, il est souvent difficile de s’en servir efficacement dans un premier temps. Il y a quelques étapes à franchir auparavant.

     

    2. Un travail à moyen-terme ? Prenons l’exemple d’un tournoi, ou d’une saison sportive : on rencontre parfois des objectifs de classement, d’autres pour « perfer » en tournoi etc… Mais il peut s’agir de souhaiter une évolution dans sa façon de pratiquer son sport. Au tennis, se porter plus vers l’attaque ou la défense, être plus agressif ou plus calme etc…

     3. Enfin, on peut aussi parler d’objectif à court-terme pour permettre d’améliorer la technique par exemple.

     

    Naturellement, ces deux derniers points sont très employés par les enseignants.

    Je précise tout de même qu’il n’y a pas de « type » d’objectif idéal d’autre non. Un objectif est toujours personnel. Chacun a ses propres envies et motivations à défendre. Tout dépendra donc de la finalité recherchée. Une « carrière » ne peut se baser SEULEMENT sur des objectifs à courts-termes. Il est aussi possible d’utiliser plusieurs objectifs très clairement définis. Il est préférable ici d’avoir un peu d’aide pour être sûr de ne pas mélanger tout ensemble.

    Pour être efficace, un objectif doit être écrit… pour s’en souvenir… Il y a quelques règles, en voici quelques-unes à respecter pour la formulation :

                    ·         la formulation doit être claire, directe et simple.

                    ·      Il doit être écrit avec les propres mots du sportif et non ceux de ses enseignants, même si ceux-ci l’aident à cibler l’objectif. On ne comprend bien que ce qui vient de soi.    

                    ·         Il est formulé au présent.

                    ·         L’objectif doit être réalisé en un temps défini.

                    ·        Il ne doit dépendre que le moins possible d’élément(s) extérieur(s) à vous, que vous ne pouvez pas maîtriser  (c’est pour cela que souhaiter avoir tel classement en fin d’année est un très mauvais objectif en général).

    ETC…

    Pour moi, quels que soient les objectifs que vous utiliserez, vous serez conduits à un moment ou à un autre vers le premier « type » : aller vers le surpassement, être capable de donner 110% de ses capacités en toutes situations. Une des règles absolue pour y parvenir est de ne jamais se comparer à d’autres que soi-même.

    Mathieu CHARON

  • Enseignant de tennis et entraîneur mental

    Précisons ici l’activité d’entraîneur mental. Comme vous l’avez peut-être lu au-travers de mes précédents articles, il se dégage une conception bien précise du travail mental dans le sport. Il se trouve que rien ne réglemente cette activité, aussi nombre de personnes pas toujours très qualifiées œuvrent ça et là. A vrai dire peu importe, il suffit de demander le parcours de la personne pour savoir si oui ou non la psychologie ou le mental apparaît quelque part… Et croyez-moi, parfois ça n’apparaît pas plus d’un ou deux week-end de formation…  Mais c’est facilement repérable.

    Revenons à nos moutons !

    En tant qu’enseignants, sportifs, dirigeants de clubs, ligues etc…  nous avons tous (ou presque) la certitude que la clef de l’efficacité dans les entraînements passe par un travail d’équipe. Aucun sportif à haut niveau ne travaille qu’avec une seule personne dans son staff technique. Malgré cela, l’enseignant se retrouve souvent seul pour gérer le joueur, les parents, d’autres profs, et surtout beaucoup d’élèves ce qui est souvent problématique. Peu d’enseignants peuvent se payer le luxe de suivre leurs élèves en tournois au-delà d’une ou deux fois par an. Dans ces cas-là, on observe fréquemment que les jeunes créent une relation conflictuelle avec leurs parents qui sont les principaux accompagnants. Ou alors, ils sont « guidés » par des gens qui ne sont pas toujours à même de répondre à leurs questionnements en fin de match.

    Pourquoi réserver cela pour le haut niveau ?

    Si en haut de l’échelle on fait appel quasi-systématiquement à présent à des spécialistes pour la gestion mentale des entraînements et des matches, ce n’est pas pour rien. Rien n’empêche de faire la même chose à niveau amateur. Ce n’est qu’une question d’organisation au fond.

    A préciser d’ailleurs que ces spécialistes sont rarement des enseignants de la discipline. Ils ont un lien avec le sport mais leur spécialité est la psychologie, la relaxation, le mental ET PAS LA TECHNIQUE NI LA PREPARATION PHYSIQUE.

    Attention ! Je ne prétends pas qu’un professeur ou un moniteur ne puisse pas guider « mentalement » un joueur, loin de là. Mais pour prendre l’exemple de mon parcours, j’ai étudié la psychologie plusieurs années, pratiqué la sophrologie, enseigne le yoga et la relaxation… un parcours loin de celui d’un technicien… Je ne peux pas vous parler du passing lifté croisé-court à la perfection mais côté mental et psychologie il semble que j’ai quelques arguments ! Un enseignant apporte son vécu de la compétition sur le plan mental, un entraîneur mental possède un grand nombre de techniques pour travailler ce point.

     

    Il arrive que l’entraîneur mental traite certains sujets communs aux moniteurs pour ce qui touche aux étirements ou à la tactique par exemple. Mais le discours tenu par l’un et l’autre n’ont pas du tout le même but. Le moniteur précise, enseigne des éléments très précis pour améliorer l’efficacité du jeu. L’entraîneur mental n’est pas là pour ça. Ce qui lui importe c’est comment le joueur s’approprie tout ça ? Et, va-t-il être capable ou non de faire sortir tout ça en compétition ? Pourra-t-il mettre en place une tactique efficace sans être « soumis négativement » à ces émotions, à la pression lors des points importants.

    Les modalités d’interventions sont aussi clairement différentes. Là où l’enseignant est celui qui a la place privilégiée par l’élève parce qu’il le suit souvent depuis plusieurs années. Le coach, lui, peut n’intervenir qu’à l’occasion, pour régler quelques petites choses, puis revenir plusieurs semaines plus tard. Le meilleur exemple est donné par tous ces professionnels qui « osent » jouer des semaines voire des saisons entières sans coach.  A haut niveau, les choses sont quelques peu différentes, car les athlètes ont besoin d’avoir un entourage très solide, parfois c’est le coach qui assume la casquette de coordonner tout ce petit monde. Mais, d’autres fois, cf Roger Federer, le coach n’est pas là… Et ça fonctionne quand même. On y fait appel que si nécessaire.

    Pour conclure, un travail technique doit être complété par un travail sur soi, ou un suivi si l’on veut optimiser ses chances d’aller au bout de soi-même. Le sport est une manière comme une autre de s’exprimer, l’entraîneur mental est là pour guider le sportif pour dire ce qu’il a à dire.

    Mathieu CHARON
  • Que fait-on dans un entraînement mental ?

    Que fait-on dans un entraînement mental ?

    Où ?

    Comme pour tout apprentissage, il est intéressant de savoir comment fonctionne la mémoire. En effet, celle-ci est très sensible au « contexte », c’est-à-dire aux lieux et conditions dans lesquels l’apprentissage s’est déroulé. Par conséquent, si je veux améliorer mon mental au tennis, le meilleur endroit est le court de tennis… Pour un nageur, c’est la piscine, pour le footballeur, le terrain de foot.

    Ainsi, hormis travail particulier et ponctuel, un entraînement en salle s’avère assez peu « rentable ». J’entends par là, qu’il y a peu d’améliorations « objectives » ou mesurables. Au tennis, il suffit de faire le rapport entre les points marqués et les erreurs non-provoquées par l’adversaire… si, en moyenne, les erreurs ne diminuent pas c’est que l’entraînement est inefficace. Il convient donc de se poser les bonnes questions.

    Précisons par ailleurs, qu’il convient d’être prudent dans le domaine du mental. On peut travailler pour optimiser son efficacité OU pour se sentir « bien » en compétition, ET/OU les deux. Mais les pièges sont fréquents : j’ai souvent observé des joueurs qui se sentent formidablement bien en appliquant une technique mais qui n’ont pas la lucidité pour remarquer leur pourcentage énorme d’erreurs.

    Mon travail vise le bien-être évidemment, mais également l’efficacité grâce à une amélioration de la concentration entre autres. C’est pour cela qu’il peut parfois y avoir un temps durant lequel le sportif est déstabilisé par ce que je lui dis. Car, il joue mieux et pourtant ne se sent pas forcément bien au départ. Bien entendu, ce n’est qu’une question de persévérance. D’expérience, ces phases se produisent très souvent mais ne durent que peu de temps. Après tout, en s’y penchant un peu, nous touchons à des habitudes parfois ancrées depuis des années, il n’y a donc rien d’extraordinaire à être perturbé quelques temps. C’est l’évolution !

    Quand ?

     

    Tout dépend de ses objectifs personnels. La finalité d’un entraînement est de s’inscrire dans la durée. Le premier but est d’acquérir des connaissances sur le sujet : savoir comment je réagis en fonction des circonstances notamment. Apprendre la marche des pensées, des émotions etc…

    A cela s’ajoutent les techniques à expérimenter. Un entraînement occasionnel peut associer les deux ou travailler l’un et l’autre séparément. Dans un stage, les conditions sont différentes, on cumule toujours les deux. Ils comportent un programme plus dense qu’un entraînement classique et un bon nombre de techniques. Le but est de transmettre un bagage important qui devra être mis à l’épreuve ensuite.

    Le stage est aussi un bon format pour réviser efficacement quand on est déjà « habitués ».

     

    Comment ?

     

    On utilise des techniques diverses. Mais je dois bien affirmer que même s’il est capital de changer les approches régulièrement, il faut maintenir une bonne cohérence. Il convient de faire voir les choses sous une lumière différente, tout en restant méthodique et en gardant les objectifs en tête.

     

     

    Par exemple : il est bon de pratiquer régulièrement sur le court des techniques qui font appel à la concentration.

    OU : on travaille le relâchement musculaire… pour être capable de garder un bon niveau concentration.

    OU : on « visualise » pour améliorer son maintien d’attention, pour éviter trop de dispersion.

    Il s’agit ainsi, d’installer des méthodes, propres à chacun, pour rendre « l’état de performance » habituel pour le compétiteur. L’application de telle ou telle technique dépend de l’entraîneur, du coach et bien sûr de l’orientation donnée au travail. Ceci est convenu avant par dialogue avec les sportifs.

    BILAN

     

    Ø Le « mental » se travaille en situation ! Dans le lieu d’action de la compétition. Le travail en salle n’est pas à privilégier.(hors cas particuliers)

     

    o   Par exemple, la relaxation ou la sophrologie montrent de bien meilleurs résultats quand elles sont appliquées sur un terrain de sport.

     

    o   Il est intéressant de pratiquer le sport en question immédiatement après. Ceci favorise la mémorisation.

     

     

    Ø  Il est bien de mettre régulièrement à jour son programme, des objectifs fixés à l’avance en fonction de sa progression. (Sauf dans le cadre d’un stage où le programme est nécessairement plus rigide)

    Ø  Les techniques dépendent surtout de l’orientation à donner à son travail. Le « coach » est là pour proposer les techniques qui lui semblent les plus pertinentes pour le sportif.

    Ø A noter qu’un coach ne peut enseigner une technique sans l’avoir largement expérimentée lui-même. Ça va de soi…

    MATHIEU CHARON

  • Préparation ou entraînement mental ?

    Dans ce site, je privilégie le terme d’entraînement à celui de préparation. La préparation concerne un point précis, antérieur à une compétition sportive, quel que soit le sport. Il s’agit ainsi de se conditionner en vue d’un événement précis ponctuel comme un match ou plus étendu à l’instar d’un tournoi.

    Je distingue ici trois paramètres principaux dans la pratique sportive : la condition physique, l’aspect technique propre à chaque sport, et enfin « le mental ». Se contenter d’une préparation est positif, seulement il semble que l’on oublie un petit détail.

    1.       Pour la condition physique, nous travaillons pour renforcer le corps, le rendre endurant, résistant etc… C’est un travail de longue haleine surtout en début de carrière. Pour prendre l’exemple du tennis, une fois l’essentiel du travail effectué les joueurs baissent le rythme pour simplement agir sur des points spécifiques ou entretenir la condition acquise auparavant.

    2.       A présent, la technique sportive, c’est un apprentissage qui peut être amélioré tout au long de la vie, malgré que, pour une visée de haut ou très haut niveau, il soit essentiel d’avoir un bagage important dès le plus jeune âge. La condition physique, elle, finira tôt ou tard par baisser.

    3.       Venons-en au « mental », tout comme pour l’aspect technique on pourra mentalement progresser encore et encore. Cependant, sans technique on peut faire du sport. Certes on ne maîtrisera pas grand-chose. Même sans aller jusque-là, on peut observer de temps à autre des sportifs réaliser des performances intéressantes alors que leur niveau technique semble beaucoup plus faible que leurs adversaires. Le versant « mental » en revanche, doit être présent d’une manière ou d’une autre…

    Le mental ou les pensées… on ne peut pas faire sans… qu’on le veuille ou non, nous pensons. En rapport ou non avec le sport ou la compétition mais nous pensons encore et encore, inlassablement. Prenons l’exemple de la concentration, plus on va penser moins on sera concentré… logique : plus on a de pensées en tête plus on va s’encombrer la tête. Cependant, le sport est une pratique physique et non intellectuelle. Ainsi il est facilement observable que les moments les plus propices aux performances sont les moments où l’on ne pense plus qu’au strict minimum… Seul l’essentiel reste : l’instant présent, l’ici et maintenant, c’est-à-dire l’action.

    Cela nous permet de revenir à notre question de départ. La préparation me permet d’être prêt. C’est-à-dire que je ne fais que très peu de chose pour le temps de la compétition… puisque je suis prêt, je n’ai qu’à laisser faire : je suis passif.

    Dans ma vision du sport, il s’agit d’être au contraire parfaitement actif. Je dirais même le plus CONSCIENT possible de l’action en compétition mais également à l’entraînement. C’est pour cela que je préfère le terme d’entraînement mental, nous pensons tout le temps il faut apprendre à gérer les pensées tout le temps.

    Mathieu CHARON