1. Préparations mentales et intentions
En prenant connaissance des récents propos de Pierre-Ambroise Bosse et de Kévin Mayer ou encore Christophe Lemaitre dans divers médias, je n’ai pu m’empêcher d’écrire un article de réflexion sur les préparations mentales. En effet, ils illustrent, à mon sens, de parfaits contre-exemples de l’état d’esprit de la plupart des méthodes de préparations mentales mises en avant aujourd’hui par d’habiles ou moins habiles commerciaux.
Depuis longtemps maintenant, toutes bonnes préparations mentales débutent par une fixation d’objectifs précis. Ceux-ci doivent être accessibles, cohérents, exprimés de manière positive, concrets pour ne pas laisser de place au doute et j’en passe. PAB, lui, arrive perclus de douleurs en tout genre, dans l’incertitude la plus complète, davantage présent pour limiter la casse que pour faire une performance… C’est ainsi qu’il devient champion du monde à la surprise générale, peut-être la sienne au premier rang. Christophe Lemaitre arrive à ces mêmes championnats sans grande prétention, il glane une médaille de bronze. Plus tôt au JO de Sotchi 2014, souvenons-nous de Pierre Vaultier, en délicatesse avec son physique (rupture des ligaments croisés). Deux mois plus tard, il sera médaillé d’Or en snowboard.
Nombre de préparations mentales ont pour argument de vouloir débarrasser le sportif de ses doutes, du moins du maximum d’entre eux, oubliant par la même la fonction du doute : exercer notre discernement. Ainsi, voit-on des athlètes adopter des préparations qui ne leur sont pas adaptées sous prétexte que statistiquement on peut dire que c’est efficace. Mais qu’y-a-t-il du plus irrationnel que la performance sportive ?
Ce qui est vrai un jour peut être faux le lendemain. Les préparations mentales sont ainsi moins l’art d’être fort dans sa tête que d’être capable de rebondir, de s’adapter à toutes les circonstances. Au bout du bout, tous les champions le rapportent… rien ne se passe jamais comme prévu. Il convient d’être souple psychologiquement et lucide.
Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit. Je n’avance pas qu’il ne faut pas fixer d’objectif. Evidemment, il faut savoir où on va. Cependant, ce qui permet à un athlète de devenir un champion est sa rapidité à se rendre compte d’une chose importante : ce qui est un outil à un instant donné devient un obstacle à un autre. Combien d’exemples avons-nous de sportifs ou de sportives qui se targuent d’objectifs très ambitieux… Lorsqu’ils ou elles les atteignent, c’est terminé. Le niveau baisse, les performances ne sont plus au rendez-vous car l’objectif a été atteint. On me répondra qu’il suffit de refaire le point et réviser ses objectifs. Cependant, l’expérience montre que cela ne fonctionne qu’avec des objectifs modestes. L’investissement personnel nécessaire pour les plus ambitieux entraîne une perte difficile voire impossible à digérer.
La joueuse de tennis A Mauresmo avait pour objectif de gagner 1 tournoi chelem et d’être numéro 1 mondiale. Elle a magnifiquement réalisé ceci et nous pouvons la féliciter pour sa magnifique carrière. Mais, replaçons le contexte : on s’aperçoit qu’une fois les 2 objectifs réalisés, son niveau n’a plus été le même. Les matchs ont été plus difficiles. Elle arrêtera sa carrière quelques années plus tard sans avoir véritablement pu retrouver son niveau de jeu véritable… Un hasard ? Au tennis, on le remarque avec nombre de joueurs espagnols (JC Ferrero par exemple) ou argentins (G Gaudio) qui, à l’époque gagnaient Roland-Garros. Une fois le titre en poche, impossible de retrouver leur meilleur niveau. Rares sont les athlètes qui parviennent à réitérer régulièrement des performances. Je vais explorer quelques points importants. J’illustrerai cela avec divers exemples issus notamment des derniers championnats du monde d’athlétisme de Londres.
2. La passion de la compétition
Chaque athlète a le désir de réussir peu importe ses motivations : l’argent, la gloire, les records, satisfaire son entourage, les performances. Les divergences portent sur les moyens d’y parvenir. Quand on parle de sport aujourd’hui, on l’associe quasi exclusivement au sport de compétition. Cependant, les athlètes ne sont pas uniquement des compétiteurs. Il suffit d’élargir notre regard aux arts martiaux : les samouraïs par exemple, les archers ou les karatékas dans le Zen. Sans aller jusque-là, la grande majorité des pratiquants de sports, le font en dehors de toute pratique de compétition. Sont-ils plus ou moins performants que ceux qui s’adonnent à la compétition sous sa forme institutionnelle ? Pas sûr…
La compétition induit des effets qui peuvent avoir des incidences positives ou négatives. Ils ne sont en réalité ni l’un ni l’autre mais selon ce que le sportif en fera, cela deviendra constructif ou destructeur. Dans un premier temps, le fait qu’il y ait beaucoup d’argent en jeu peut motiver les athlètes à être meilleurs. Cela créera un engouement qui verra des centaines de nouveaux pratiquants se diriger vers ce sport (le foot par exemple). Dans un second temps, devant l’adversité, cela peut soit les encourager à se dépasser et s’entraîner dur, soit parfois à faire appel au dopage ou les deux. La culture personnelle, et celle du pays, contribue aussi beaucoup dans le positionnement de chaque athlète.
On peut envisager deux façons principales de percevoir la compétition. Première possibilité : le sportif se base sur l’extérieur, soit sur les autres. Ce qui compte, ce sont les performances, les statistiques, les résultats. Sa préparation se constitue autour de ces éléments. On passe d’objectifs en objectifs. Ils sont souvent proposés ou fixés par un staff réduit ou étendu. Chaque acteur peut avoir des objectifs propres qui seront plus ou moins rassemblés par le coach principal.
Deuxième possibilité : le sportif est son propre centre de référence. Son objectif dans l’absolu est sa propre performance, son surpassement. C’est dans cette configuration que se trouve Pierre-Ambroise Bosse. Dans une interview donnée récemment à LCI, il insiste sur le fait de se rendre compte d’être capable de réaliser telle ou telle chose. Il est rarement question des concurrents qui sont d’ailleurs moins vus comme tels que comme des aides à se surpasser lui-même. La préparation est ainsi très différente. L’intention, l’état d’esprit, qui n’est autre que l’impulsion de l’athlète, change son rapport au sport dans l’absolu.
A noter que les mêmes techniques peuvent être utilisées dans les deux types de préparations mentales. Seules diffèrent les motivations. Dans le premier cas, ce sont les performances qui dicteront les orientations. Dans le second cas, c’est la subjectivité, les ressentis qui prendront les rênes. Soit on préfère la raison aux émotions et ressentis personnels, soit on suggère que leur expression pleine et entière offre les bases du dépassement de soi. Ainsi, Pierre-Ambroise Bosse affirme « on dit souvent qu’on court avec ses jambes et sa tête, moi je cours avec mon cœur ».
Là encore, ne restons pas en surface. Je parle ici d’absolu. Rechercher le surpassement de soi dans l’absolu ou l’expression de sa subjectivité ne signifie pas agir de manière irrationnelle ou s’entraîner de manière irraisonnée. Bien au contraire.
3. Douleur, souffrance, masochisme
Ces trois composantes font partie de la vie de tous les athlètes et a fortiori de tous les champions. Avoir mal ou savoir se faire mal est le lot quotidien d’un sportif. D’un point de vue psychologique, il faut donc savoir y faire avec le masochisme en prenant garde de ne pas tomber dans la spirale des blessures chroniques. La douleur est une part indissociable de l’entraînement sportif.
Aucune performance, aucun dépassement de soi n’est réellement possible sans une part de douleur. La souffrance doit être perçue comme une voie de la connaissance de soi-même. Le champion est un artiste de l’extrême, il doit savoir pousser son corps au-delà de ce qu’il pense possible sans pour autant oublier que sans lui il n’est plus lui-même. La douleur fait en quelques sortes corps avec le corps de sportif. La souffrance est une expérience du corps permanente. Elle transformera l’athlète en champion s’il est suffisamment lucide. Sinon, elle le détruira à plus ou moins long terme, par la blessure ou l’usure.
La souffrance a affaire avec l’intimité des athlètes, de l’humain. Le fait d’avoir finalement assez peu de témoignage sur ces moments, même dans les biographies les plus détaillées, n’y est pas étranger. Christophe Lemaitre aborde son passé qui l’a construit et qui explique en partie la force qu’il a dû tirer du sport de compétition pour dépasser ses difficultés d’enfant et d’adolescent. Plus proche des échéances, Kévin Mayer évoque des phases de « déprimes » qui sont d’autant plus intenses que l’enjeu est grand mais sans lesquelles il ne serait pas au top. Elles lui permettent d’accéder à ces états de performance d’exception, à lui de les gérer habilement pour arriver à « laisser passer la foudre » et arriver au sommet le jour J en profitant de son énergie sans être carbonisé par elle.
Dans un autre ordre d’idée, ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui le coaching par des sportifs aguerris fait son entrée dans les établissements de soins auprès des patients atteints de maladies graves. Ils partagent une expérience commune de la douleur et de la souffrance.
Pierre-Ambroise Bosse y fait référence dans l’interview déjà citée. Il s’est présenté avec des douleurs un peu partout à ses derniers championnats du monde. Souffrance physique bien sûr, mais également la souffrance psychologique d’arriver à une telle échéance dans de telles conditions n’en renforce pas moins la ou les douleur(s) ressentie(s). Lorsque le journaliste évoque son avenir sportif, Bosse exprime avant tout son besoin de se reposer s’il veut préserver son organisme… autant que son psychisme car l’un ne va jamais sans l’autre.
L’équilibre repos/intensité est bien difficile à trouver. En effet, les décharges hormonales modifient considérablement les ressentis et les sensations. Pratiquer intensément procure des shoots de substances par le cerveau qui activent fortement les centres du plaisir. Mais comme tout shoot, la descente est souvent plus abrupte que la montée. Cela fait partie des raisons pour lesquelles l’équilibre psychologique des athlètes est souvent précaire contrairement à ce qu’on pourrait penser. Savoir se reposer, savoir apaiser les effets des décharges extrêmes que demande le sport à très haut-niveau relève d’un véritable art. Beaucoup font appel au dopage pour supporter la douleur, ou pour supporter la descente…
Juste après les championnat, Bosse affirme qu’il ne dort plus depuis plusieurs jours. Cela fait partie du lot, ne pas oublier que ça va redescendre même si après de belles victoires la descente survient plus tard. Cela remonte bien sûr mais souvent bien lentement. Kévin Mayer insiste également sur « une bonne semaine à ne rien faire » pour cause d’épuisement physique et psychologique. La charge émotionnelle anormalement élevée nécessite quelques habilités.
4. La puissance de l´entourage
Pierre-Ambroise Bosse illustre à merveille le travail de l’artiste. Un champion ne peut le devenir seul. Il a besoin de sa famille, de ses amis, de son staff, de son coach… et des autres. En fait, j’avancerai qu’on pourrait dire que c’est cela un champion, tout cela à la fois. L’artiste, la performance et tout son entourage… le public y compris.
La famille et les amis permettent de se situer dans notre rapport au monde. En général, ce sont eux qui nous permettent de garder la tête sur les épaules. Ils nous rappellent notre histoire, sportifs ou non, d’où nous venons, à défaut de savoir où nous allons. Car, au final, on ne sait jamais de quoi demain sera fait.
Pierre-Ambroise Bosse, une nouvelle fois, insiste sur le rôle de Pierre Lignier son coach. Il souligne tout particulièrement son importance quant au fait de l’avoir guidé pour qu’il s’intéresse à autre chose que « le contexte de l’athlétisme ». L’entourage est là aussi pour cela : rappeler que le sport est une partie de l’identité du sportif mais certainement pas son identité tout entière. Bosse parle magie, séduction, offrir à boire à des inconnus… le reste est réservé à l’entraînement. L’entourage est ce qui rappelle que le champion est humain au fond. Il est dans l’extrême avec la pratique sportive mais il est comme tout le monde le reste du temps… ou presque. C’est une chose qu’il est souvent bon de rappeler aux jeunes, ne pas oublier de faire autre chose.
Sri Aurobindo, un éminent yogi du siècle dernier, insistait sur l’importance de savoir créer son propre air spirituel. Il disait cela pour mettre l’accent sur la responsabilité de chacun de devoir s’entourer des personnes qui permettront de progresser et s’éloigner des autres. Cela fait partie intégrante là-encore du travail de l’artiste. L’entourage est aussi souvent celui qui remet à sa place en rappelant les origines du sportif, celui qu’il est avant d’être sportif ou pour le dire à la Pierre-Ambroise : « Ne pas se prendre au sérieux » ; formule qui semble prendre valeur de mantra personnel pour lui.
Je termine ce paragraphe sur l’importance de l’entourage pour le champion par ces mots de ce même champion qui font prendre une dimension aux efforts d’années entières de sacrifices : « voir dans le regard que ton pote est plus content que toi ».
5. Savoir profiter de la vie
Cette dimension est indispensable pour pouvoir supporter les charges d’entraînement autant que les charges émotionnelles. Le yoga au travers du concept de « rasa » (saveur) affirme régulièrement, non sans provocation, que c’est moins l’alimentation qui nourrit l’individu que sa capacité à savourer l’existence. En général, suite à une victoire, les champions n’oublient pas de « profiter de cette plénitude » comme le rappelle Kévin Mayer. Pierre-Ambroise Bosse compte profiter de cette période qui alimentera le puissant moteur de sa motivation pour la suite de sa carrière. De plus, l’intensité de toutes ses sensations hors norme laissera de profondes empreintes auxquelles le champion pourra faire appel pour ses compétitions futures mais également dans sa vie. Les émotions peuvent être provoquées par des situations exceptionnelles mais elles n’en restent pas moins universelles et révélatrices de l’humanité de chaque sportif/humain.
Savourer l’existence est ce qui permet de contrecarrer les aspects destructeurs de la souffrance et de la douleur vues plus haut. Une carrière sans saveur serait sans doute impossible à mener tant les efforts nécessaires, les sacrifices sont nombreux. Afin d’y parvenir, c’est la référence aux sensations que l’on retrouve chez tous les champions. Beaucoup parlent des émotions extraordinaires qui les traversent. Cependant, les émotions sont les conséquences de sensations exceptionnelles. Le champion en prend d’autant plus conscience, les savoure d’autant plus, qu’il se trouve dans des états mentaux propices à cela. Ces états sont provoqués par les nombreuses substances sécrétées par le cerveau lors d’une activité physique intense mêlées à la puissance de la concentration de l’athlète. C’est sous certains aspects, ce que d’aucun appelle vivre l’instant présent, l’état de pleine conscience ou plus généralement un état méditatif.
La compétition sportive devient aisément le lieu de l’expérience de la vie, des émotions et des sensations. Un lieu de connaissance, un lieu de partage, une scène de concrétisation du travail effectué à l’entraînement.
Savoir apprécier n’est pas forcément inné. Bien que cela le soit assez souvent chez les enfants, c’est une autre affaire dès que les contraintes de la vie active se présentent. La dimension de la douleur chez les sportifs renforce cette difficulté et provoque une forme d’aigreur. Cependant, il ne s’agit que d’une habitude. Souvent, la réactivation plusieurs fois par jour de souvenirs, le fait de « revisiter » des instants comme ceux où l’on est subjugué par la beauté d’un coucher de soleil, saisit par le sourire de ce « pote qui est plus content que soi-même », les instants de fluidité suffisent à quitter la voie de l’amertume pour renouer avec la voie de la saveur… Tout un programme en soi !
6. Perspectives
Savourer l’existence, refuser de se laisser abattre par les difficultés en exprimant son identité par-delà l’adversité des compétitions ou de la vie préserve également de nombreux travers. Je ne pouvais clore cet article sans faire référence au fléau du dopage. Récemment, j’ai lu que l’Inde était un pays dans lequel cette pratique est tellement répandue que l’on ne voit presque pas de sportifs indiens à haut niveau dans les compétitions internationales car ils ne passent pas les contrôles. Quand on connait les difficultés réelles, politiques ou économiques de la lutte contre le dopage, cela laisse songeur quant à la vie de ces athlètes… leur vie et son espérance.
Le sport spectacle finit par faire oublier que l’homme a des limitations physiques. Bien que des progrès techniques et dans les préparations se fassent, ces limites doivent être acceptées et il convient de trouver d’autres façons de mettre en scène la vie et les « valeurs du sport ».
Pierre-Ambroise Bosse fait référence à des périodes de découragement durant lesquelles il s’est questionné pour savoir si devenir champion du monde pouvait se faire « proprement ». Il se dit « triste de ce qu’il a observé ». Sa performance montre que plusieurs voies existent et que les choix personnels ont toute leur place encore aujourd’hui. D’où l’importance de s’interroger sur une part délaissée des préparations mentales que j’ai évoqué plus haut : l’état d’esprit.
Dans quelle optique les sportifs s’entraînent-ils, dans l’absolu ?
A mon sens, il convient de faire très attention au fait de privilégier la performance dans nos sociétés de consommation. Les athlètes deviennent à la fois des produits et des consommateurs de performance. Pas de place pour des choix personnels, la performance s’obtient en suivant tel ou tel chemin. Au-delà de la supercherie évidente de ce type de discours linéaire pourtant majoritaire aujourd’hui, c’est de la protection des sportifs qu’il s’agit. Rationaliser la performance et l’entraînement des champions potentiels est essentiel.
Cependant, un sportif est un être humain et la subjectivité est constitutive de son humanité. Placer la performance devant le sportif quel que soit le prétexte est une négation de l’humanité des athlètes et qui est pourtant le monde réel. En effet, l’humanité du champion est ce qui peut le faire rater une compétition alors même qu’il est parfaitement préparé. A l’inverse, à l’instar de Vaultier à Sotchi et Bosse à Londres, cette même humanité transcende les athlètes et défie toutes statistiques.
« La souffrance n’est point une chose obligatoire, ni même désirable, mais lorsqu’elle vient vers nous, comme elle peut être utile ! » MA
Liens vers les vidéos qui ont servi de base à cet article :
Pierre Vaultier : L’inarrêtable
https://www.youtube.com/watch?v=phU5MKQNTaQ
Christophe Lemaitre : poursuis ton rêve quoiqu’il arrive https://www.youtube.com/watch?v=rP45rip4XU8
Kévin Mayer : « La meilleure sensation de ma vie »
https://www.youtube.com/watch?v=Z8fQwcxjkwE
Pierre-Ambroise Bosse
http://www.lci.fr/replay/replay-la-mediasphere-2017-du-17-aout-2017-2061569.html