• S’exprimer à travers le sport, communiquer

    Dans cet article, nous allons explorer brièvement ce que veut dire «mental». Ce mot signifie «dire», «s’exprimer», «donner du sens».

    s'exprimer sportivement

    Dès cet instant-là, un sportif qui souhaite développer son « mental » devrait sans doute s’interroger sur ce qu’il exprime lors de sa pratique. La compétition, soumettant à un stress souvent important est un très bon révélateur de notre langage sportif. Pratiquer un sport, c’est un peu comme s’exprimer verbalement. Parler du sport, des sportifs, de soi, des autres etc… Si ça ne voulait rien dire, personne ne ferait de sport. C’est bien trop d’efforts pour ne se contenter de « rien »… Et recommencer ce « rien » à chaque compétition en s’infligeant au passage tous les entraînements tous plus éreintants les uns que les autres. Arrêtons-là le langage « psy » !

                Il y a plusieurs formes de communication au travers de la pratique sportive. Celle avec soi-même, et celle avec les autres. Commençons par aborder la seconde.

    1.      La communication « extérieure » :

    Il s’agit des relations avec l’entourage : parents, famille, amis, enseignant(s), coach(s)… Bien entendu, toutes ces relations, chacune à leur façon, vont jouer un rôle plus ou moins grand selon l’importance que leur accorde le sportif. Pour certains, le coach est un élément central ; c’est souvent ce que les compétiteurs de haut niveau attendent d’un coach. Cependant, ce n’est pas une règle générale. Pour prendre des exemples dans le monde du tennis : Nadal, c’est son oncle qui joue ce rôle, bien qu’il joue le rôle d’entraîneur il n’en reste pas moins un membre de la famille. Un joueur comme Federer se passe régulièrement de coach et mise son équilibre sur sa famille et amis proches. Dans le cadre d’un sport d’équipe, c’est un peu différent, car le groupe constitue un élément supplémentaire. On pourrait presque dire un sportif de plus. Il peut alors y avoir des relations avec le coach qui a pour fonction de maintenir la cohésion et donc l’expression du groupe, mais chacun des membres a également sa propre relation avec les autres membres, avec son propre entourage puis celui du groupe. C’est pourquoi, pour y comprendre quelque chose, il est mieux de partir du point de vue individuel puis d’étendre progressivement. Tout comme on part du point de vue de l’entraînement pour aller vers le rapport à la compétition.

    Il s’agit de comprendre que la communication recouvre un grand nombre de choses et qu’il convient de lui accorder une place importante dès l’instant où l’on aborde l’aspect mental du sport. Je ne parle pas de faire une psychanalyse pendant 15 ans mais juste de permettre au sportif de bien savoir où il met les pieds ; quelles sont les incidences de ses comportements ou attitudes ? Ceci dans un but précis, savoir où se place chaque membre de son entourage par rapport à sa pratique sportive. Bien que cela semble réservé aux plus hauts niveaux, mon expérience m’a conduit à le ramener au sport amateur.

    Combien d’enseignants ont des difficultés à gérer les parents des jeunes sportifs ? Pour rester sur l’exemple des jeunes, ils veulent faire plaisir à tout le monde, s’il n’y a pas de cohérence dans l’entourage, le niveau sportif exprimé descend en flèche. Les conflits entre les membres de l’entourage resurgissent sur l’expression sportive. Ce n’est déjà pas facile à gérer pour un sportif adulte, alors mettons à la place d’un enfant ou un ado compétiteur…

    Pour favoriser le sportif à s’exprimer à son meilleur niveau, il est essentiel que la communication soit bonne. C’est le défi majeur du sportif de haut niveau : faire tenir tout le monde ensemble, trouver le meilleur équilibre. C’est d’ailleurs pour cela que nombre de sportif de très haut niveau préfèrent parfois la solitude… quitte à perdre d’autres avantages apportés eux par les autres. Mais, j’insiste là-dessus : ceci est valable pour n’importe quel niveau, pro ou non. Pour les pros, il est vrai que c’est leur carrière c’est à dire une partie de leur vie qui se joue, pour le sportif occasionnel c’est selon l’importance accordée.

    Concrètement, il faut que chacun reste à sa place. L’enseignant reste l’enseignant, il peut être un ami mais sa position dans l’esprit du sportif doit être la référence sur le plan de l’enseignement, technique, tactique, physique etc… Le coach, c’est le sportif qui décide la place qu’il devra assumer ou le coach lui-même qui propose quitte à essuyer le refus du sportif. Les parents, même s’ils connaissent bien le sport doivent rester la famille, apporter du soutien ok, accompagner ok, mais jamais s’exprimer sur le discours des autres membres. Les amis, même rôle. Ensuite, c’est à chacun de garder sa place et de se rappeler que c’est le sportif le centre et non la personnalité de chacun. On retrouve la notion d’ « équipe » vu en début d’article. On est toujours en équipe… Même un sport individuel est un sport d’équipe… S’il ne l’est pas, de mon point de vue, il est voué à l’échec.

    RESUME :

    Pour une expression sportive maximum : le sportif doit être le centre de l’attention. Ce qui permet à quelqu’un de donner le maximum de ses capacités, c’est lorsqu’il est stable émotionnellement, qu’il est entouré de gens qui ont confiance en lui, qui le soutiennent.

    Je n’accorde pas de place privilégiée à aucun des acteurs. Je crois que le sportif accorde une importance à chacun qui peut varier en fonction de son expérience, de ses compétitions, de sa vie. De la même façon qu’au fil du temps nous ne fréquentons pas les mêmes personnes. Nous faisons de nouvelles rencontres, découvrons de nouveaux horizons.

    s'exprimer sportivement

    2.      La communication « intérieure » :

    A présent, intéressons-nous à la communication, au langage envers nous-même. Ici, je vous passe les travaux multiples sur l’image de soi, l’estime de soi etc… Revenons sur un des propos ci-dessus : « le sportif doit être le centre de l’attention ».

    Je souhaite préciser ce que j’entends par « centre ». En effet, il ne s’agit aucunement de faire du sportif une sorte de super-ego ou de centre du monde. Ce que je vise dans mes dires, c’est montrer que l’attention du sportif doit être sur ce qui se passe en lui afin de prendre conscience des fonctionnements qui le conditionnent. Pour revenir sur l’entourage, il a une grande fonction pour en quelque sorte absorber une partie des difficultés auxquelles un sportif est obligatoirement soumis. Tous les stress liés à la compétition, le rapport aux autres, les rivalités, pressions, points importants, enjeux, blessures et j’en passe. L’entourage doit permettre au sportif de rendre les difficultés surmontables, les montrer sous un jour acceptable afin que ces stress puissent être source de motivation et non un obstacle infranchissable ou une phase de stagnation.

    L’état d’esprit est donc prépondérant dans cette vision des choses. Je pars ici du principe, que le sportif bénéficie de son entourage pour atténuer la force des difficultés, lui permettant ainsi de se concentrer sur l’essentiel : s’exprimer à son niveau sportif le meilleur.

    Naturellement la concentration sur l’essentiel n’est donc pas de considérer que l’entourage est au service du sportif et n’entrera jamais en opposition avec lui. C’est plus complexe que cela. Mais, il s’agit de se concentrer sur ce qu’il peut maîtriser : sa concentration, ses émotions, sa combativité ; c’est-à-dire les qualités nécessaires d’un compétiteur. Là encore, qu’il soit à très haut niveau, ou amateur, l’état d’esprit reste le même. Ce qui varie surtout, c’est la force et l’intensité des difficultés comme de la concentration nécessaire. Il va de soi qu’un sportif de très haut niveau a des exigences bien plus grandes et des conséquences qui ne sauraient être les mêmes qu’un pratiquant amateur. Mais si cela ne convenait que pour les athlètes alors les coaches seraient tous des anciens très grands sportifs, ce qui est assez rare si on regarde bien.

    Notons également que la compétition peut s’établir par rapport à soi et suivant comment elle est considérée permettre des progrès considérables ou provoquer un repli négatif.

    A présent, j’en viens au dialogue avec soi-même. Le rapport conscient / inconscient. On est là sur le plan pratique. Il faut bien garder en tête, en compétition comme en entraînement ; qu’on soit enseignant, membre de l’entourage ou le sportif-même. Notre inconscient ne retient pas la polarisation que nous mettons à tel ou tel événements mais l’intensité que nous lui consacrons. Je m’explique : on mémorise un élément suite à l’investissement qu’on y consacre. Il peut être un effort de concentration, un ressenti physique très fort (lié à l’adrénaline entre autres), des « sensations fortes », une émotion, un stress etc… On y associe souvent le langage : « allez !!! », « Non, pas ça ! », « Je suis nul », « je suis le plus fort » par exemple. Ces éléments de langage accentuent l’action qui vient de se dérouler… une victoire, une action de jeu positive ou négative, gain d’un point important.

    Mais attention ! Ce qui important c’est l’action. Le langage donne de l’importance à l’action. Si commettez une erreur, que vous vous encouragiez ou vous vous accusiez de l’avoir faite : même conséquence. On mémorise l’action qui vient de se dérouler. PEU IMPORTE les mots utilisés. Dans l’action, le sens importe peu. Dans le cas présent, vous augmentez la mémorisation de l’erreur… ce qui n’est pas le résultat escompté. On retient davantage car on a fait monter la charge émotionnelle de manière inadéquate.

    Le langage a cependant une autre fonction, celle d’informer. Par exemple, suite à une erreur on analyse avec des mots ce qui vient de se passer pour ne pas recommencer. (On se place ici dans l’analyse pure, pas d’émotion). Regardons une illustration : « j’ai encore mis la balle 10 mètres dehors », chose que l’on entend souvent au bord des courts de tennis… La partie émotionnelle insiste sur le fait de recommencer, mais on ne s’y intéresse pas ici. La partie informative est « 10 mètres ». On retient verbalement 10 mètre. Pour corriger on se base sur une information fausse. La correction aura donc toutes les chances d’être mal effectuée. Une simple phrase comme celle-ci contient donc deux erreurs facilement évitables.

    Résumé :

    Dans notre langage, il faut garder toujours à l’esprit l’action. C’est elle qui prime. Il s’agit de s’exprimer avec des verbes d’actions en priorité. On évite toute connotation négative, la neutralité est encore la meilleure chose.

    Un langage positif a deux versants : l’un qui encourage et maintient dans une bonne dynamique mais un autre qui conduit à avec trop d’extravagance, et peut conduire à l’illusion que s’exprimer positivement suffit et que les efforts ne sont plus nécessaires.

    C’est pour cela que, hors cas particulier, je conseille plutôt la neutralité quelle que soit l’action. J’appelle « cas particulier » : un point qui dure très longtemps, « parfait » ou encore un but au foot, une action spectaculaire… Il est mieux de maintenir un état d’esprit le plus calme possible rendant favorables les conditions pour la concentration qui permet de s’exprimer pleinement.

    MATHIEU CHARON

  • Enseignant de tennis et entraîneur mental

    Précisons ici l’activité d’entraîneur mental. Comme vous l’avez peut-être lu au-travers de mes précédents articles, il se dégage une conception bien précise du travail mental dans le sport. Il se trouve que rien ne réglemente cette activité, aussi nombre de personnes pas toujours très qualifiées œuvrent ça et là. A vrai dire peu importe, il suffit de demander le parcours de la personne pour savoir si oui ou non la psychologie ou le mental apparaît quelque part… Et croyez-moi, parfois ça n’apparaît pas plus d’un ou deux week-end de formation…  Mais c’est facilement repérable.

    Revenons à nos moutons !

    En tant qu’enseignants, sportifs, dirigeants de clubs, ligues etc…  nous avons tous (ou presque) la certitude que la clef de l’efficacité dans les entraînements passe par un travail d’équipe. Aucun sportif à haut niveau ne travaille qu’avec une seule personne dans son staff technique. Malgré cela, l’enseignant se retrouve souvent seul pour gérer le joueur, les parents, d’autres profs, et surtout beaucoup d’élèves ce qui est souvent problématique. Peu d’enseignants peuvent se payer le luxe de suivre leurs élèves en tournois au-delà d’une ou deux fois par an. Dans ces cas-là, on observe fréquemment que les jeunes créent une relation conflictuelle avec leurs parents qui sont les principaux accompagnants. Ou alors, ils sont « guidés » par des gens qui ne sont pas toujours à même de répondre à leurs questionnements en fin de match.

    Pourquoi réserver cela pour le haut niveau ?

    Si en haut de l’échelle on fait appel quasi-systématiquement à présent à des spécialistes pour la gestion mentale des entraînements et des matches, ce n’est pas pour rien. Rien n’empêche de faire la même chose à niveau amateur. Ce n’est qu’une question d’organisation au fond.

    A préciser d’ailleurs que ces spécialistes sont rarement des enseignants de la discipline. Ils ont un lien avec le sport mais leur spécialité est la psychologie, la relaxation, le mental ET PAS LA TECHNIQUE NI LA PREPARATION PHYSIQUE.

    Attention ! Je ne prétends pas qu’un professeur ou un moniteur ne puisse pas guider « mentalement » un joueur, loin de là. Mais pour prendre l’exemple de mon parcours, j’ai étudié la psychologie plusieurs années, pratiqué la sophrologie, enseigne le yoga et la relaxation… un parcours loin de celui d’un technicien… Je ne peux pas vous parler du passing lifté croisé-court à la perfection mais côté mental et psychologie il semble que j’ai quelques arguments ! Un enseignant apporte son vécu de la compétition sur le plan mental, un entraîneur mental possède un grand nombre de techniques pour travailler ce point.

     

    Il arrive que l’entraîneur mental traite certains sujets communs aux moniteurs pour ce qui touche aux étirements ou à la tactique par exemple. Mais le discours tenu par l’un et l’autre n’ont pas du tout le même but. Le moniteur précise, enseigne des éléments très précis pour améliorer l’efficacité du jeu. L’entraîneur mental n’est pas là pour ça. Ce qui lui importe c’est comment le joueur s’approprie tout ça ? Et, va-t-il être capable ou non de faire sortir tout ça en compétition ? Pourra-t-il mettre en place une tactique efficace sans être « soumis négativement » à ces émotions, à la pression lors des points importants.

    Les modalités d’interventions sont aussi clairement différentes. Là où l’enseignant est celui qui a la place privilégiée par l’élève parce qu’il le suit souvent depuis plusieurs années. Le coach, lui, peut n’intervenir qu’à l’occasion, pour régler quelques petites choses, puis revenir plusieurs semaines plus tard. Le meilleur exemple est donné par tous ces professionnels qui « osent » jouer des semaines voire des saisons entières sans coach.  A haut niveau, les choses sont quelques peu différentes, car les athlètes ont besoin d’avoir un entourage très solide, parfois c’est le coach qui assume la casquette de coordonner tout ce petit monde. Mais, d’autres fois, cf Roger Federer, le coach n’est pas là… Et ça fonctionne quand même. On y fait appel que si nécessaire.

    Pour conclure, un travail technique doit être complété par un travail sur soi, ou un suivi si l’on veut optimiser ses chances d’aller au bout de soi-même. Le sport est une manière comme une autre de s’exprimer, l’entraîneur mental est là pour guider le sportif pour dire ce qu’il a à dire.

    Mathieu CHARON
  • La confiance, une clé de la performance

    Afin d’aborder ce thème, je me baserai tout d’abord sur quelques termes qui traitent chacun d’aspects différents de la « confiance ». Voyons ainsi trois points de vue, mieux décrits en anglais qu’en français. Je m’appuie sur les termes de « reliance », de « trust », et enfin de « confidence ». Cette terminologie existe également en vieux français… très vieux…

    La « reliance » consiste à dépendre de quelqu’un ou de quelque chose, dans un domaine précis, et sur une base de « trust ».

    « Trust » : c’est un sentiment. Celui qui rend sûr de l’autre ; on ne sait pas trop pourquoi mais on est sûr que l’autre nous aidera en cas de difficultés. On sait que l’on peut se fier à lui. C’est notamment ce sentiment qui doit s’installer entre un joueur et son coach. Bien entendu c’est au coach de veiller à ne pas instaurer « trop » de dépendance afin de préserver l’autonomie maximum du joueur.

    Enfin, « confidence » : Là encore il s’agit d’un sentiment. Il correspond au fait de se sentir en sécurité quoiqu’il puisse se passer… « confiant ». C’est le sentiment de sécurité qui accompagne le sentiment de « trust ».

    Bien Bien… arrêtons les définitions !

    Ces nuances sont malgré tout capitales. En effet, ces trois termes composent la confiance en soi ou en les autres. Je m’attarderais dans cet article, sur les deux aspects qui me paraissent fondamentaux pour se créer une véritable confiance en les autres, en soi, en ses capacités : l’autonomie du joueur et le sentiment de sécurité.

    1. L’autonomie du joueur : LA CLEF

     

    J’ai parlé de « reliance », ce concept met en évidence des liens, des attachements. On fait toujours dépendre notre état intérieur, soit de quelqu’un soit de quelque chose… Certains joueurs ont besoin d’avoir leurs proches autour du terrain, ils se sentent ainsi EN SECURITE. Un autre préférera être le plus isolé possible lors de ses matchs importants. Ils ne gèrent pas le « lien » de la même manière.
    On a encore l’exemple des sportifs superstitieux qui font dépendre leur réussite de leur tenue du jour également. Rationnel ou non n’est pas notre propos d’aujourd’hui. Le résultat est un fort sentiment d’insécurité si la tenue n’est pas « conforme ».
    De nombreux compétiteurs fonctionnent de cette façon. C’est-à-dire qu’ils font dépendre d’autre chose, ou de quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes les conditions de leurs victoires ou défaites.
    Naturellement, peut être avez-vous déjà repéré le problème posé par ce fonctionnement : l’instabilité.
    Le joueur n’est ainsi jamais maître de son destin. Il ne maîtrise rien, n’est pas en contrôle…
    Que se passe-t-il lorsque vous êtes sur la route et que vous rencontrez une plaque de verglas : vous avez peur, vous ne vous sentez pas en sécurité, vous êtes dans une situation périlleuse.
    C’est la même chose pour la confiance. Plus un sportif fait dépendre la qualité de sa prestation de paramètre(s) EXTERIEUR(S) à lui-même moins il bénéficiera de confiance. Il entre inconsciemment dans une relation de dépendance dans laquelle il n’a finalement pas son mot à dire.
    Aparté
    A noter que mes propos ne sont pas à prendre « radicalement ». Je ne dis pas que c’est une mauvaise chose car, parfois, au moins de façon provisoire ce type de relation notamment avec le coach s’installe, et à juste titre. Le coach, ou plus souvent avec les jeunes, le professeur est perçu comme le garant de la confiance qui a été placé en lui. En quelque sorte, le joueur se dégage des obstacles en les rabattant sur le coach ou la personne qui l’accompagne en compétition.
    C’est une méthode pour se libérer de la pression. Mais Il faut rester vigilant à ce que ce soit quelque chose de conscient. La pression est trop élevée, j’utilise TEMPORAIREMENT et CONSCIEMMENT cette façon de faire. Ce n’est pas gênant.
    Si j’utilise ceci de manière réflexe, alors les effets seront de me faire perdre tout contrôle, de penser que je ne peux jamais rien contrôler « sans béquille » et ainsi fera voler en éclat la confiance. Enfin si la confiance a déjà été installée. Sinon, le joueur ne jouera jamais ou presque jamais avec un sentiment de confiance avec les conséquences évidentes sur ces performances.
    2. Le sentiment de sécurité
    Intérieurement, la confiance se manifeste par un fort sentiment de sécurité. Quoiqu’il arrive rien ne peut nous déstabiliser. On sait qu’on donnera tout ce qu’il est possible de donner en dépit des circonstances extérieures. Cela ne signifie pas qu’un sportif confiant n’est pas confronté à des difficultés mais il les gère et les appréhende de façon parfaitement lucide et ne se laisse pas envahir par la crainte de « rater » ou se faire « marcher dessus » par son adversaire. Naturellement, cela fait de lui un bien plus redoutable compétiteur.
    C’est le terme « confidence ». Ce sentiment peut être relié au « trust » et à la « reliance ». Généralement, on compose avec les trois. Cependant, pour installer une meilleure stabilité et une certaine constance avec ce sentiment, on privilégiera ce dernier aspect.
    Il offre, en effet, la possibilité de refuser de faire dépendre ce sentiment de choses qui ne sont pas maîtrisables. Il s’agit de nous. Les autres sont importants mais ils sont là afin de montrer ce qui ne va pas pour que NOUS le changions. En suivant, cet état d’esprit, le sportif va développer une meilleure conscience de sa performance et de son niveau sportif. Il est donc l’acteur principal du film. Le coach est là, l’entourage aussi, les amis, les organisateurs etc… le sportif prend conscience de ce qu’il doit faire pour aller vers un meilleur niveau, et il le met en pratique consciemment. Progressivement, une petite confiance indépendante de tout contexte s’installe puis avec le temps, cette confiance grandit et devient de plus en plus difficile à ébranler…
    Aucun champion n’a une confiance indéfectible d’entrée de carrière. Et ce sont des champions avec des capacités souvent exceptionnelles. Alors imaginer qu’on peut avoir confiance à niveau amateur de but en blanc, ou en quelques heures ou encore en se répétant quelques mots en tête est tout simplement illusoire.
    Pour conclure, il existe des moyens simples, qu’on retrouve partout, comme positiver en toutes circonstances. On retrouve également des techniques souvent efficaces un temps du côté de la sophrologie ou du yoga par exemple. Mais soyons parfaitement clair, la confiance doit être travaillée, et, en permanence mise à l’épreuve. C’est ainsi qu’elle se crée puis se renforce de plus en plus. Ensuite, il peut arriver qu’elle aille de soi… naturellement. (C’est le but d’un entraînement mental). Ensuite seulement…
    N’est-ce pas finalement ce que nous recherchons tous au travers de la pratique de la compétition… ce sentiment de sécurité où tout va bien, tout est simple…
    Mathieu CHARON
  • Que fait-on dans un entraînement mental ?

    Que fait-on dans un entraînement mental ?

    Où ?

    Comme pour tout apprentissage, il est intéressant de savoir comment fonctionne la mémoire. En effet, celle-ci est très sensible au « contexte », c’est-à-dire aux lieux et conditions dans lesquels l’apprentissage s’est déroulé. Par conséquent, si je veux améliorer mon mental au tennis, le meilleur endroit est le court de tennis… Pour un nageur, c’est la piscine, pour le footballeur, le terrain de foot.

    Ainsi, hormis travail particulier et ponctuel, un entraînement en salle s’avère assez peu « rentable ». J’entends par là, qu’il y a peu d’améliorations « objectives » ou mesurables. Au tennis, il suffit de faire le rapport entre les points marqués et les erreurs non-provoquées par l’adversaire… si, en moyenne, les erreurs ne diminuent pas c’est que l’entraînement est inefficace. Il convient donc de se poser les bonnes questions.

    Précisons par ailleurs, qu’il convient d’être prudent dans le domaine du mental. On peut travailler pour optimiser son efficacité OU pour se sentir « bien » en compétition, ET/OU les deux. Mais les pièges sont fréquents : j’ai souvent observé des joueurs qui se sentent formidablement bien en appliquant une technique mais qui n’ont pas la lucidité pour remarquer leur pourcentage énorme d’erreurs.

    Mon travail vise le bien-être évidemment, mais également l’efficacité grâce à une amélioration de la concentration entre autres. C’est pour cela qu’il peut parfois y avoir un temps durant lequel le sportif est déstabilisé par ce que je lui dis. Car, il joue mieux et pourtant ne se sent pas forcément bien au départ. Bien entendu, ce n’est qu’une question de persévérance. D’expérience, ces phases se produisent très souvent mais ne durent que peu de temps. Après tout, en s’y penchant un peu, nous touchons à des habitudes parfois ancrées depuis des années, il n’y a donc rien d’extraordinaire à être perturbé quelques temps. C’est l’évolution !

    Quand ?

     

    Tout dépend de ses objectifs personnels. La finalité d’un entraînement est de s’inscrire dans la durée. Le premier but est d’acquérir des connaissances sur le sujet : savoir comment je réagis en fonction des circonstances notamment. Apprendre la marche des pensées, des émotions etc…

    A cela s’ajoutent les techniques à expérimenter. Un entraînement occasionnel peut associer les deux ou travailler l’un et l’autre séparément. Dans un stage, les conditions sont différentes, on cumule toujours les deux. Ils comportent un programme plus dense qu’un entraînement classique et un bon nombre de techniques. Le but est de transmettre un bagage important qui devra être mis à l’épreuve ensuite.

    Le stage est aussi un bon format pour réviser efficacement quand on est déjà « habitués ».

     

    Comment ?

     

    On utilise des techniques diverses. Mais je dois bien affirmer que même s’il est capital de changer les approches régulièrement, il faut maintenir une bonne cohérence. Il convient de faire voir les choses sous une lumière différente, tout en restant méthodique et en gardant les objectifs en tête.

     

     

    Par exemple : il est bon de pratiquer régulièrement sur le court des techniques qui font appel à la concentration.

    OU : on travaille le relâchement musculaire… pour être capable de garder un bon niveau concentration.

    OU : on « visualise » pour améliorer son maintien d’attention, pour éviter trop de dispersion.

    Il s’agit ainsi, d’installer des méthodes, propres à chacun, pour rendre « l’état de performance » habituel pour le compétiteur. L’application de telle ou telle technique dépend de l’entraîneur, du coach et bien sûr de l’orientation donnée au travail. Ceci est convenu avant par dialogue avec les sportifs.

    BILAN

     

    Ø Le « mental » se travaille en situation ! Dans le lieu d’action de la compétition. Le travail en salle n’est pas à privilégier.(hors cas particuliers)

     

    o   Par exemple, la relaxation ou la sophrologie montrent de bien meilleurs résultats quand elles sont appliquées sur un terrain de sport.

     

    o   Il est intéressant de pratiquer le sport en question immédiatement après. Ceci favorise la mémorisation.

     

     

    Ø  Il est bien de mettre régulièrement à jour son programme, des objectifs fixés à l’avance en fonction de sa progression. (Sauf dans le cadre d’un stage où le programme est nécessairement plus rigide)

    Ø  Les techniques dépendent surtout de l’orientation à donner à son travail. Le « coach » est là pour proposer les techniques qui lui semblent les plus pertinentes pour le sportif.

    Ø A noter qu’un coach ne peut enseigner une technique sans l’avoir largement expérimentée lui-même. Ça va de soi…

    MATHIEU CHARON

  • Préparation ou entraînement mental ?

    Dans ce site, je privilégie le terme d’entraînement à celui de préparation. La préparation concerne un point précis, antérieur à une compétition sportive, quel que soit le sport. Il s’agit ainsi de se conditionner en vue d’un événement précis ponctuel comme un match ou plus étendu à l’instar d’un tournoi.

    Je distingue ici trois paramètres principaux dans la pratique sportive : la condition physique, l’aspect technique propre à chaque sport, et enfin « le mental ». Se contenter d’une préparation est positif, seulement il semble que l’on oublie un petit détail.

    1.       Pour la condition physique, nous travaillons pour renforcer le corps, le rendre endurant, résistant etc… C’est un travail de longue haleine surtout en début de carrière. Pour prendre l’exemple du tennis, une fois l’essentiel du travail effectué les joueurs baissent le rythme pour simplement agir sur des points spécifiques ou entretenir la condition acquise auparavant.

    2.       A présent, la technique sportive, c’est un apprentissage qui peut être amélioré tout au long de la vie, malgré que, pour une visée de haut ou très haut niveau, il soit essentiel d’avoir un bagage important dès le plus jeune âge. La condition physique, elle, finira tôt ou tard par baisser.

    3.       Venons-en au « mental », tout comme pour l’aspect technique on pourra mentalement progresser encore et encore. Cependant, sans technique on peut faire du sport. Certes on ne maîtrisera pas grand-chose. Même sans aller jusque-là, on peut observer de temps à autre des sportifs réaliser des performances intéressantes alors que leur niveau technique semble beaucoup plus faible que leurs adversaires. Le versant « mental » en revanche, doit être présent d’une manière ou d’une autre…

    Le mental ou les pensées… on ne peut pas faire sans… qu’on le veuille ou non, nous pensons. En rapport ou non avec le sport ou la compétition mais nous pensons encore et encore, inlassablement. Prenons l’exemple de la concentration, plus on va penser moins on sera concentré… logique : plus on a de pensées en tête plus on va s’encombrer la tête. Cependant, le sport est une pratique physique et non intellectuelle. Ainsi il est facilement observable que les moments les plus propices aux performances sont les moments où l’on ne pense plus qu’au strict minimum… Seul l’essentiel reste : l’instant présent, l’ici et maintenant, c’est-à-dire l’action.

    Cela nous permet de revenir à notre question de départ. La préparation me permet d’être prêt. C’est-à-dire que je ne fais que très peu de chose pour le temps de la compétition… puisque je suis prêt, je n’ai qu’à laisser faire : je suis passif.

    Dans ma vision du sport, il s’agit d’être au contraire parfaitement actif. Je dirais même le plus CONSCIENT possible de l’action en compétition mais également à l’entraînement. C’est pour cela que je préfère le terme d’entraînement mental, nous pensons tout le temps il faut apprendre à gérer les pensées tout le temps.

    Mathieu CHARON